[Avis] Memoriapolis : un city-builder innovant à travers les âges
J’ai récemment eu l’occasion de découvrir Memoriapolis, un city-builder développé par le studio français et indépendant 5PM Studio. Ce titre se distingue par son approche originale : faire évoluer sa cité à travers les différentes époques de l’histoire.
Ce qui m’a particulièrement intéressé avec ce jeu, c’est la manière dont notre ville se développe de façon organique et où les quartiers / infrastructures prennent vie selon les choix que l’on fait. En tant qu’amateur de ce type de licence, j’étais curieux de voir ce que ce titre avait à offrir et je n’ai pas été déçu.
Dans cet article, je vais partager avec vous mes impressions sur le jeu, sur ses particularités et sur ce qui m’a marqué lors de mes différentes parties.
Présentation du jeu
Quand on lance Memoriapolis, on sent tout de suite que l’on entre dans un univers pensé pour nous immerger dans l’histoire. Contrairement aux city-builders classiques où l’on pose méthodiquement chaque bâtiment et chaque carrefour, ici, on doit accepter de lâcher prise. Votre ville ne vous appartient pas complètement : elle se développe organiquement, en fonction des besoins de vos habitants et des ressources que vous mettez à leur disposition.
L’une des clés de la réussite (en dehors de la production de ressources) est la gestion habile des différentes factions qui influencent le développement de la ville. Commerce, culture, militaire et politique : chacun de ces clans a ses propres intérêts / objectifs, mais également bonus / malus. Une gestion excessive des ressources militaires, par exemple, pour prévenir la délinquance, au détriment de la culture ou du commerce, peut ralentir la production de ressources, créer des tensions et même provoquer des soulèvements.
Certaines factions mécontentes peuvent aller jusqu’à se révolter, créant des fractures au sein de votre cité. Il peut arriver que des quartiers entiers, sous l’influence du clan dissident, choisissent de se séparer, refusant toute intervention de votre part et s’isolent de votre juridiction. Ce phénomène, loin d’être anecdotique, ajoute une dimension stratégique importante. Un parfait équilibre entre ces forces est donc primordial pour maintenir la stabilité et garantir la prospérité de la cité.
Graphiquement, le jeu est agréable, avec un style coloré et des bâtiments qui reflètent bien chaque époque traversée. Voir sa ville changer au fil des âges est un vrai plaisir visuel. Mention spéciale pour la bande-son, qui évolue également avec le temps. Elle accompagne parfaitement l’ambiance de chaque époque, rendant l’expérience encore plus immersive.
Mon avis
Pour être honnête, en tant qu’ancien joueur passionné de SimCity (depuis ses débuts) et de Cities: Skylines, je pensais avoir tout vu en matière de gestion urbaine. Dès mes premières minutes sur ce jeu, j’ai compris qu’il avait quelque chose de différent : une âme qui le démarque des autres opus du genre.
Memoriapolis est une bouffée d’air frais. Le concept de progression à travers les âges n’est pas juste un gadget marketing : c’est une vraie révolution dans la façon de penser un jeu de gestion urbaine. Ce n’est pas souvent qu’un titre parvient à me faire repenser complètement ma manière de jouer.
Au début, je dois avouer que le jeu m’a pas mal déstabilisé. Étant du genre à vouloir tout contrôler, j’ai eu du mal à accepter que mes citoyens prennent eux-mêmes les décisions sur l’évolution de leurs quartiers. Mais c’est justement ce qui rend le jeu captivant. Plutôt que de contrôler chaque détail comme dans un titre où la ville est simplement une grille de cases, je posais les bases et laissais la ville se développer de manière organique, presque comme si elle avait une vie propre. C’est ce processus qui rend l’expérience si immersive et intéressante. Chaque évolution de la cité me surprenait, apportant des changements inattendus qui donnaient une impression de dynamisme. Cela m’a permis de me concentrer sur l’aspect stratégique : gérer les ressources, anticiper les défis et ajuster la direction de la ville sans me perdre dans un micromanagement constant.
Le passage d’une époque à une autre est également l’un des moments les plus satisfaisants. Voir une petite bourgade antique se transformer en zone médiévale, c’est comme assister à une véritable leçon d’histoire. Chaque période apporte son lot de nouveautés : de nouvelles constructions, une nouvelle gestion de la politique, des nouveaux défis spécifiques et même des nouveaux événements historiques qui viennent pimenter l’expérience. Ces moments, plus ou moins imprévisibles, ajoutent une dimension humaine et émotionnelle qui rend chaque partie unique.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. J’ai parfois eu des difficultés à m’adapter à l’absence de construction manuelle des routes. Si le développement organique est une idée séduisante, j’aurais aimé pouvoir tracer quelques axes majeurs pour mieux structurer ma ville. C’est là un aspect qui m’a particulièrement manqué pour, à minima, définir plus aisément et plus clairement les différentes zones de ma cité ainsi que les directions à prendre pour son expansion.
À cela s’ajoutent quelques bugs qui m’ont un peu perturbé : des routes se formaient de manière étrange (des angles quasiment droits apparaissaient sans raison), des sols qui se déformaient / restaient déformés après la suppression de bâtiments, etc. Même si ces petits incidents peuvent, par moments, un peu gâcher l’immersion, ils restent relativement mineurs comparés à l’originalité du concept du jeu.
En revanche, j’ai trouvé la qualité du design de la ville globalement superbe. Les bâtiments sont détaillés et chaque quartier a une identité propre qui se développe au fur et à mesure de l’évolution de la ville. Cela dit, un petit bémol : j’aurais apprécié un peu plus de possibilités de zoom pour vraiment profiter de ces détails visuels et m’immerger davantage dans la vie de ma ville. Le fait de ne pas pouvoir zoomer suffisamment près pour admirer chaque recoin est un petit manque, surtout quand on voit à quel point chaque aspect du design est travaillé.
La gestion des factions dans Memoriapolis a été, pour moi et par moments, un véritable casse-tête. Chaque faction a ses propres priorités et, au début, j’ai un peu sous-estimé l’importance de maintenir un équilibre entre elles. Lors de mes premières parties, par exemple, j’ai ignoré certaines demandes et certains quartiers de ma ville se sont retrouvés complètement fermés. Et là, impossible de revenir en arrière (ou alors, j’ai complètement raté une notion importante du jeu ?). C’était frustrant, mais ça m’a aussi appris à être beaucoup plus attentif à chaque faction, à chaque alerte et à peser mes décisions avant de les prendre.
Enfin, ce qui m’a beaucoup plu, c’est la rejouabilité du titre. En fonction de vos choix, de vos priorités, des événements aléatoires et du développement organique, aucune partie ne se ressemble réellement. Vous pouvez décider de privilégier l’économie, de miser sur la culture ou encore de bâtir une cité axée sur la puissance militaire. Le jeu offre une vraie liberté tout en gardant un côté aléatoire et en nous incitant à réfléchir à nos décisions à long terme pour un meilleur avenir de notre cité.
Conclusion
Memoriapolis n’est pas juste un jeu, c’est une expérience. C’est le genre de titre qui vous pousse à ne pas vous reposer sur nos acquis, qui vous surprend et qui vous transporte à travers le temps avec une élégance rare. Pour moi, le véritable point fort du jeu, c’est ce développement organique des villes. Cela m’a fait réaliser à quel point une ville peut être plus qu’un simple assemblage de bâtiments : c’est un organisme vivant, avec ses besoins, ses envies et sa propre trajectoire.
Alors oui, tout n’est pas parfait et quelques ajustements seraient les bienvenus pour rendre l’expérience encore meilleure. Cependant, ce que Memoriapolis réussit à accomplir, c’est de nous offrir quelque chose de vraiment nouveau, d’audacieux et, surtout, d’immersif. Et même si quelques imperfections sont encore présentes, je ne doute pas que le jeu continuera d’évoluer et de nous surprendre encore plus. Étant encore en accès anticipé, il est évident que les développeurs travailleront à corriger ces défauts et à peaufiner l’expérience pour nous offrir encore plus dans de prochaines mises à jour.
Si vous êtes amateur de city-builders ou simplement curieux de voir une autre approche du genre, je vous recommande vivement de tenter l’aventure. Et qui sait ? Peut-être que, comme moi, vous serez surpris de voir à quel point la gestion de ces villes peut être à la fois gratifiante et imprévisible.
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